[1vs1] putain de balignon d'ses morts

Les grands yeux noisette de Seraphine t'observent avec cette étrange inquiétude que tu n'avais jamais vu dans les yeux de qui que ce soit. Ce regard maternel qui t'enveloppe d'une douche chaleur, alors qu'elle tire sur la jambe de ton pantalon sombre, pour te retenir d'entrer dans la forêt. Mais bien sûr, que peut faire un petit Goupix face à la montagne que tu représentes. Finalement, après une énième morsure au mollet, tu t'arrêtes et soupire faiblement.

— Écoute, si on doit retourner dans un donjon il vaut mieux que tu sois préparée.

La dernière tentative avait été catastrophique et sans l'intervention de son alter-égo tout en fourrure et en crocs, ils ne seraient peut-être plus là pour en parler, ni l'un ni l'autre.

Seraphine baisse les yeux, coupable.

Lorsque le Balignon apparait dans votre champ de vision, tu sens sans aucun mal Seraphine se tendre. Les pattes bien ancrées sur le sol, elle observe la créature avec un mélange de méfiance et d'anticipation. Tu la comprends, et d'une certaine façon tu t'en veux, l'image de la petite créature rousse inconsciente entre tes pattes de Zoroark après un donjon où vous étiez mal préparés est ancrée dans ton esprit, gravée dans ta mémoire. Tu ne laisseras plus cela arriver.

— Tu peux y arriver. Je suis là.

Se préparant au combat, Seraphine lance sa première attaque.

Seraphine lance son attaque la première et celle-ci semble vraiment bien faire effet. Même si tu n'y connais rien en terme de pokémon, tu n'es pas complétement idiot. Trouvé dans une forêt, ce Balignon est très certainement un pokémon plante et les attaques feu d'un Goupix ne lui font pas du bien. C'est très bien ainsi, elle ne devrait pas avoir de soucis à le vaincre, néanmoins l'attaque menée par le petit pokémon sauvage te fait arquer un sourcil, alors que Seraphine semble prendre un coup sans que tu ne puisses voir d'où il vient.

— Mh. Reste sur tes gardes et tout ira bien.

Même si ses attaques semblent être très efficaces, Seraphine n'échappe pas à l'étrange poudre que le Balignon lui lance dessus, et tu reconnais une attaque paralysante. Alors qu'elle pousse un couinement agacé, tu grimaces. Voilà qui va compliqué les choses, d'autant que tu n'as rien préparé pour vous sortir de cette galère. Peut-être qu'il faudra simplement repasser par le centre Pokémon après ce combat. Mince, la forêt n'est pas toute près du centre ville, en plus de ça. Au moins, tu as de grandes jambes.

— Ah. Allez Seraphine, il faut en finir avec lui.

Tu n'irais pas jusqu'à dire que tu es dépassé par la situation, mais voir Seraphine se vider peu à peu de ses forces alors que le Balignon s'en sort aussi bien, ça te tape un peu sur le système. D'autant que ce n'est pas juste, même s'il se bat correctement, elle, de son côté, mérite un entraînement digne de ce nom. Et, peut-être, un entraîneur digne de ce nom. Tu n'as jamais été tellement branché combats pokémon, et tu en viens à te demander si tu ne serais pas un poids, ou du moins un mauvais soutien pour elle.

Tu approches et tend doucement la main vers elle pour frotter son pelage, elle est brûlante de colère.

— Tiens le coup ma belle, on y est presque.

C'était sûrement la fin du combat sous peu, mais l'état de Seraphine ne te rassurait pas le moins du monde. Elle chancelait un peu, mais s'efforçait de tenir sur ses pattes, et tu n'arrivais pas encore très bien à lire son état. Et pourtant, il allait bien falloir le terminer ce combat, d'autant que tu n'arrêtais pas de te répéter que si Seraphine n'arrivait pas à vaincre un Balignon, elle ne pourrait jamais prétendre à te défendre dans les donjons...

— Allez, encore un coup.

Le dernier coup a raison du Balignon qui s'écroule avant de déguerpir quand Seraphine revient finalement vers toi. Elle n'a définitivement pas l'air en forme, et ça t'inquiète quand à la suite. La séance d'entraînement s'arrêtera là, évidemment et tu compte déjà la couvrir de baies et autres petits plats. Tu sais aussi que tu checkeras son état physique, voir si une blessure ne traine pas quelque part. Elle se frotte dans tes jambes, tu soupires.

— Tu t'en es bien sortie. Tu veux que je te porte jusqu'au camp ?

Malgré un léger chancèlement, elle s'éloigne de toi pour ouvrir la marche, tu opines doucement. C'est qu'elle deviendrait presque têtue.